Origines et traditions des Kırkpınar Yağlı Güreşleri ?
Découvrez les origines légendaires des Kırkpınar Yağlı Güreşleri, la lutte à l'huile turque ancestrale à Edirne. Explorez ses traditions, règles uniques et importance culturelle UNESCO. Un événement mythique depuis le XIVe siècle.
Les Kırkpınar Yağlı Güreşleri sont un festival emblématique de lutte à l'huile en Turquie, tenu chaque année à Edirne depuis plus de 600 ans. Cette tradition ottomane, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en 2010, met en scène des pehlivans (lutteurs) enduits d'huile d'olive luttant sans limite de temps. Elle symbolise la force, l'honneur et l'endurance dans la culture turque.
Origines historiques des Kırkpınar
Les origines des Kırkpınar Yağlı Güreşleri remontent au XIVe siècle, selon une légende rapportée par des chroniques ottomanes. En 1362, des soldats de l'armée d'Orhan Gazi, fondateur de l'Empire ottoman, se seraient reposés près de la rivière Tunca à Samokovo (aujourd'hui en Bulgarie). Vingt-quatre guerriers, en jouant à la lutte, oublièrent le temps et découvrirent quarante sources d'eau fraîche (kırk pınar en turc, signifiant "quarante sources"). Ils décidèrent d'y organiser des combats annuels. Le sultan les récompensa en les nommant pehlivans royaux.
Après la conquête d'Edirne en 1361, le tournoi fut déplacé dans cette ville, capitale ottomane jusqu'en 1453. Les premières compétitions officielles datent de 1389, sous le règne de Murad Ier. Bien que interrompu par les guerres, il renaît en 1924 comme festival moderne, devenant le plus ancien tournoi de lutte au monde encore actif.
Traditions et règles de la Yağlı Güreş
La Yağlı Güreş (lutte grasse) se distingue par son huile d'olive vierge couvrant entièrement les corps des lutteuses, rendant les prises glissantes et exigeant technique et patience. Les pehlivans portent un kıspet, pantalon en cuir de buffle ou soie, symbole de statut : plus il est riche, plus le lutteur est prestigieux.
Pas de limite de temps : Un combat peut durer des heures jusqu'à ce que l'un des lutteuses soit yenilmiş (battu), dos touché au sol par les deux épaules.
Catégories par âge et poids : Du kırkpınar minikleri (enfants) au başpehlivan (champion suprême), avec plus de 2 000 participants.
Rituel du peşrev : Avant chaque match, les pehlivans paradent au son du davul-zurna (tambour et fifre), s'inclinent devant le public et le chef des lutteuses.
Cahyd (huile) : Appliquée rituellement, elle représente la pureté et l'égalité des chances.
Déroulement du festival de Kırkpınar
Le festival se tient fin juin-début juillet sur la plaine d'Erenköy à Edirne, durant 4 à 12 jours. Il attire des milliers de spectateurs. Les éliminatoires durent plusieurs jours, menant à la finale du başpehlivan, où le vainqueur reçoit un veau d'or et le titre à vie.
- Éliminatoires : Combats par catégories, jour et nuit.
- Finales : Les 16 meilleurs pour le çeyrek final, puis demi et grande finale.
- Cérémonies : Prière d'ouverture, défilé des pehlivans et festin collectif.
Importance culturelle et exemples célèbres
Patrimoine vivant, Kırkpınar incarne les valeurs ottomanes de virilité et de fair-play. Exemples : Koca Yusuf (XIXe siècle), invaincu pendant 52 ans ; Orhan Okulu, 3 fois champion ; ou Ali Gürbüz, tenant du titre récent avec 5 victoires consécutives (2014-2018).
Aujourd'hui, il attire touristes et promoteurs de la culture turque, tout en formant de jeunes talents via des académies de pehlivan.
Conclusion
Les Kırkpınar Yağlı Güreşleri transcendent le sport pour devenir un rite millénaire préservant l'identité turque. Visitez Edirne pour vivre cette tradition unique, où force physique rime avec esprit chevaleresque.